jeudi 27 janvier 2011

Combien de saisons me restent



Combien me reste-t-il de printemps à semer

Quand le soleil levant dissipe la grisaille?

Perce-neige et crocus, plantés dans la rocaille,

Seront les tout premiers pour venir nous charmer

L'odorant seringa, le muguet, la jonquille,

Les arbres du verger, tout habillés de blanc,

Ecoutent, stupéfaits, la grive qui babille

Et les éclats de voix d'un merle conquérant.


Combien me reste-t-il d’étés à contempler

Quand la lune est propice au lever des semailles?

Les prés sont tout remplis de champêtres sonnailles.

Les taillis, les buissons de nids vont se peupler.

Le moineau pillera la fraise et la framboise.

Le discret chèvrefeuille embaume les matins,

La frêle campanule a des airs de bourgeoise,

Le rosier souverain exhale ses parfums.


Combien me reste-t-il d’automnes à subir

Quand septembre apparaît nous tenant ses promesses?

Les jardins, les vergers dispensent leurs richesses

Et l’ouest orageux nous frappe sans faiblir.

L’aronde se rassemble et la maison frissonne,

Notre parterre accueille un dernier papillon;

Quand tout devient muet, la nature s’étonne

Et le merle craintif se cache en son buisson.


Combien me reste-t-il d’hivers à redouter

Quand l’aquilon fougueux nous couvre de nuages?

Les oiseaux migrateurs quittent leurs pâturages,

Les bois tout effeuillés semblent se lamenter;

Les champs sont dépeuplés, la nature déserte,

Tout n’est plus que silence engourdi de frimas,

Plus un cri, plus un chant, toute chose est inerte,

Seul, le vent mugissant sévit avec fracas.


Puissent d’autres saisons m’accorder un répit,

J’aime où je vis, heureux, j’admire la nature,

J’écoute les oiseaux, j’aime ce qui fleurit,

Mais, quand le temps viendra de l’ultime écorchure,

Fasse que le soleil qui toujours me sourit

Se penchera vers moi pour panser ma blessure.

Jacques-Maurice Sutherland

J'aime cette femme!

Une dame âgée était appuyée sur la rampe d'un bateau de croisière tenant fermement son chapeau pour qu'il ne s'envole pas dans le vent.


Un jeune homme l'approcha et lui dit:

Pardonnez-moi madame, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais saviez-vous que votre robe se soulève avec ce grand vent?

Oui, je sais; répondit la dame, mais j'ai besoin de mes deux mains pour tenir mon chapeau

Mais madame, saviez-vous que vous ne portez pas de culotte et vos parties intimes sont exposées à la vue de tous!

La femme regarda son interlocuteur de haut en bas et répondit:

"Cher jeune homme, ce que vous voyez plus bas date de 75 ans... et ce chapeau est neuf d'hier!"

samedi 15 janvier 2011

Devenez enseignant qu'il disait....


En voyant la foule de gens, Jésus alla sur la montagne. Et lorsqu'il fut assis,
les douze vinrent à lui. Il leva les yeux sur ses disciples et dit :


" Bienheureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux leur appartient.
Bienheureux ceux qui souffrent car ils seront consolés.
Bienheureux les doux car ils possèderont la terre...
"

Quand Jésus eut terminé, Simon-Pierre dit : "Il fallait écrire ? "

Puis André demanda : "Est-ce qu'on doit apprendre tout ça ? "

Et Jacques : "Il faut le savoir par cœur ?
"

Philippe ajouta : "C'est trop dur "

Jean dit : "J'ai pas de feuille ! "

Et Thomas ajouta : "Moi, j'ai plus d'encre dans mon stylo ! "

Inquiet, Barthélemy demanda :
"Y aura interro ?"

Et Marc interrogea : "Comment ça s'écrit "bienheureux" ?

Matthieu se leva et quitta la montagne sans attendre et disant :
"Je peux aller
aux toilettes ? "

Simon précisa : "Ca va sonner "

Et Judas dit enfin :
"Vous avez dit quoi après pauvres ?

Alors, un Grand Prêtre du Temple s'approcha de Jésus et dit :

- Quelle était ta problématique de départ ?

- Quels étaient tes objectifs transversaux ?
- A quelle compétence faisais-tu appel ?
- Pourquoi ne pas avoir mis les apôtres en activité de groupe ?
- Pourquoi cette pédagogie frontale ? Était-elle la plus appropriée ?

Alors, Jésus s'assit et pleura....


Anonyme sur le net

mercredi 12 janvier 2011

BRAVO ET CHAPEAU BAS MADAME.


J'ai fait un rêve :

- D'un Maghreb où s'érigeraient des églises catholiques, des temples luthériens, des synagogues.
- D'un Afghanistan où de jeunes catholiques pourraient préparer un pèlerinage à Lourdes ou à Jérusalem.
- D'un Iran ou d'un Irak où des Loubavitchs pourraient se promener en papillotes.
- D'un Pakistan où seraient organisées les prochaines JMJ.
- D'un Islam sans charria, sans burqa, où mes sœurs musulmanes ne seraient ni lapidées parce qu'elles sourient sans leur voile, ni traitées en pestiférées sociales.
- D'un monde sans Al Qaïda, où les traders salueraient encore les femmes de ménage mexicaines avant de prendre l'ascenseur, où l'on pourrait encore prendre une bouteille d'eau dans un avion.
Je mélange tout ?
Je mélange tout, sans doute, en ces temps où l'identité nationale a des relents de gruyère et de lingots, en ces jours Zurich vaut bien un appel du Muezzin...

Mais quelque part, sans me compromettre ni vouloir risquer une lapidation, je comprends...
- Je comprends qu'il convient parfois d'oser le courage, et de cesser les œcuménismes à sens unique...

- Je comprends la "Heidi touch", la réaction suisse, même si, populiste et rétrograde, elle nous renvoie à nos Croisades et à notre peur du Sarrasin.

Car je suis fatiguée.
Fatiguée de baisser les yeux quand je marche, légèrement terrorisée, dans un "quartier arabe", oh, pas à Jérusalem, non, juste chez moi, dans ma ville rose.
Car j'en ai soupé de manger Hallal à la cantine de mon collège.
Car j'en ai assez de croiser des étudiantes en burqa au cours d'arabe jouxtant mon cours d'allemand, dans une université soit disant soumise à la loi sur la laïcité.

Car je suis une fille de Charlemagne et de Roland, de Saint-Louis et du chêne, car je suis La Pucelle et pas Fatima, car mes ancêtres, oui, sont Gaulois, celtes, vikings, mais aussi juifs, espagnols, italiens, portugais, grecs ou maltais.
Ma vie n'est certes plus rythmée par l'angélus de l'aube et l'angélus du soir, mais en moi coule le sang des bâtisseurs de cathédrales.
Et la colline de Vézelay, oui, m'est plus familière que la Pierre Noire de La Mecque.

Alors, quand les petits Suisses disent tout haut ce que plein de monde pense tout bas, et au risque de froisser mes nombreux amis musulmans, mes amis poètes, artistes, enseignants, mon épicier, mes anciens voisins, j'ose l'écrire : restaurons nos églises, admirons nos vitraux, chantons quelques beaux cantiques, expliquons à nos écoliers ce qu'est Noël, au lieu de nous demander s'il est de bon ton de construire une mosquée dans chaque village !
J'aime écouter du Raï, je suis la reine du couscous, je ne vote pas Le Pen.
Mais :

Le jour où mes amies musulmanes ne seront plus lapidées au moindre pantalon dépassant d'une burqa, le jour où je pourrai bronzer en monokini sur les plages d'Agadir, le jour où une église se construira à Kaboul, alors là oui, j'oserai critiquer cette décision suisse de ne plus construire de minarets.

Sabine Aussenac. Professeur d'allemand

mercredi 5 janvier 2011

Histoire de fromage


Direction des Fromageries Berthaut

21460 Epoisses

Messieurs,

L'année 2011 commence sous de noirs auspices. Mes valeurs les plus sûres foutent le camp.

Voilà dans quel état se trouve cet Epoisses Berthaut que j'ai acheté pour honorer mes amis lors du dernier réveillon. Crayeux, pas mûr, sans caractère. J'ai eu honte. j'ai demandé pardon.


Va-t-il falloir ouvrir les boîtes, tâter du bout du doigt, comme pour un vulgaire calendos ? Ne faut-il plus l'acheter en ayant la certitude qu'il sera parfait ? Parfois un peu trop ?

  • Quand je pense qu'il y a quelques mois, j'écrivais dans une de mes chroniques: (sic)

"Arrivèrent les fromages.

C'est un instant précieux.

Cette sorte de communion que le monde entier nous envie quand s'ouvrent les boites, les étuis, les papiers, les cartons...

Ces couleurs qui irradient les surfaces et les croutes...

Ce souffle puissant qui s'épanouit à leur apparition...

Ces parfums qui nous sont si familiers et si chers...

Ces sapidités qui s'insinuent dans nos papilles avides...

Ces vertigineuses pulsations neuronales...

Même le Général de Gaulle n'en parlait qu'avec une grande émotion; c'est dire !

"..............

Epoisses Berthaut:

Encore le génie français.

Toujours parfait.

De la tendresse dans la force...

Il apparait sous son écorce

Puissant sans agresser...

Plaisant comme un baiser."

  • J'ai l'air de quoi maintenant ?

Ne répondez surtout pas à cette question... Je sais...

Dites-moi seulement comment un Berthaut si bien raté peut se retrouver à la table d'un honnête homme comme moi et promettez-moi que çà n'arrivera plus jamais.

J'ai eu trop honte.

Bien à vous.

Jean-Pierre